C’est vraiment chien !

Tous mes amis vous le diront. Si vous ne voulez pas vous faire casser les oreilles, éviter de prononcer le mot «chien» devant moi. Le seul énoncé de ce mot suffit à déclencher en moi une vague d’émotions. Vous risquez alors d’en avoir pour des heures à m’entendre vanter les beautés et les mérites de ma belle Kloé.

@ René Bouchard - Kloé

@ René Bouchard - Kloé

C’est vrai qu’elle est belle, gentille, adorable, affectueuse, douce, tendre… Bon, bon, d’accord, j’arrête.

@lise Giguère - Kloé

@lise Giguère - Kloé

La semaine dernière, après une semaine à Niagara et Toronto, quand mon mari m’a demandé de le suivre à Montréal au lieu de rentrer chez moi, je lui ai demandé d’inviter Kloé dans cette escapade urbaine.

D’accord, je m’étais ennuyée et j’avais hâte de voir la fête qu’elle me ferait en me voyant, mais ça m’offrait l’opportunité de tester les voyages avec les chiens. Ça faisait déjà un bail que je me demandais comment faisaient tous ces gens que je voyais traîner leur chien un peu partout.

Eh bien, une semaine et bien des maux de tête plus tard, je ne comprends toujours pas. Si la majorité des hôtels se montrent plutôt accommodants pour les maîtres et leurs chiens (les chiens bien élevés, il va sans dire), il n’en est pas de même des restaurants,  des terrasses, des magasins et de tous les autres endroits où l’on se retrouve fatalement quand on prend quelques jours de vacances.

@ Lise Giguère - Kloé et Jean en situation illégale sur une terrasse.

@ Lise Giguère - Kloé et Jean en situation illégale sur une terrasse.

Comment faire ? On ne peut tout de même pas la laisser à l’intérieur de la voiture quand le soleil est au zénith. On s’est donc retrouvés à tourner en rond dans les stationnements à la recherche d’un coin d’ombre où stationner la voiture et il fallait manger en 4e vitesse parce que, même à l’ombre et les fenêtres ouvertes, les vétérinaires disent qu’il y a un certain danger de laisser les chiens dans l’auto. Je vous dis pas l’angoisse…. et les maux d’estomac dus au fast-food.

Ajoutons à cela que Kloé est un Collie et comme tous ceux de sa race, c’est un chien plutôt timide. De plus, c’est un chien de campagne qui a l’habitude d’un immense terrain sur lequel elle peut faire ses petits besoins quotidiens en toute intimité, loin des regards indiscrets.

@lise Giguère - Kloé sur son terrain

@lise Giguère - Kloé sur son terrain

Comme nous tous, elle a développé des habitudes et pour qu’elle puisse se livrer à ses petits besoins, il lui faut (allez donc savoir pourquoi) un bout de gazon, un arbre et personne autour. Essentiel, sinon, elle ne peut pas. Zavez déjà cherché un bout de gazon et un arbre sur la rue Sainte-Catherine, vous ? Et là, je ne parle même pas de l’intimité !

@ Lise Giguère -

@ Lise Giguère -

Et que dire de la promenade, le matin, dans le centre ville ? Des cyclistes, des patineurs à roues alignées, le camion de vidanges,  le camion qui arrose les plantes suspendus, les automobilistes pressés, les piétons qui traînent leur café, les clochards qui dorment aux portes des édifices, les portes de garage qui grincent en ouvrant, ça c’est sans oublier les plaques d’égouts bruyantes et les bouches d’aération des édifices. J’ai bien failli me retrouver à quatre pattes au milieu de la rue à de multiples reprises tellement elle était nerveuse, tirait sur sa laisse et marchait dans tous les sens.

Oh, je sais, vous vous dites que j’aurais pu prendre mon auto et l’emmener dans un parc. Euh…. Honnêtement, je sais bien qu’il n’y a ni bout de gazon, ni arbre dans l’auto, mais j’ai eu la preuve que lorsque la nature n’en peut plus, on en arrive même à se foutre du gazon, de l’arbre et même de l’intimité. Mais pour en arriver à cette étape, il m’aura fallu descendre (à pied parce qu’interdit d’ascenseur les chiens) les 4 étages du condo au moins 20 fois pour me retrouver devant une Kloé qui, malgré une envie pressante, n’arrivait pas à laisser faire la nature.

Finalement, on en est venus à la conclusion qu’elle était peut-être mieux de rester en campagne, avec son amie Chérie Poupée et de se promener sur la plage de la Malbaie au lieu du nouveau Quartier des spectacles de Montréal.

@ Lise Giguère - Kloé et Chérie Poupée à la plage.

@ Lise Giguère - Kloé et Chérie Poupée à la plage.

C’est tout de même dommage. Aussi, si  vous avez des trucs qui me permettraient de mieux voyager avec ma kloé, je vous invite à m’en faire part. J’apprécierais beaucoup et elle aussi, j’en suis certaine.

3 réponses à “C’est vraiment chien !

  1. Bonjour Lise,

    Je suis un ami de Louise Vincent qui m’a invité à vous lire… Bien amusante votre histoire ! Mais bien triste à la fois. En effet, la ville n’offre pas un environnement très très « dog friendly » et particulièrement pour des chiens qui y viennent pour la première fois! Ils se retrouvent en pleine immersion et n’ont aucune chance de s’habituer à ces camions, ces passants, ces bouches d’aération ou ces portes de garages aux airs de gueules géantes prêtes à les engloutir tout rond!

    Je parle donc d’immersion et d’habituation. L’immersion totale et subite, pour régler n’importe quelle crainte, est rarement conseillée. Tant chez l’humain que chez le chien. Si Kloé n’a pas été socialisée à ces réalités en bas âge, il est normal qu’elle réagisse mal. La socialisation des chiots au plus de contextes possibles doit se produire avant l’âge de 16-17 semaines. Sinon, nous sommes aux prises avec une certaine quantité de craintes et nous devrons alors procéder à une désensibilisation, c’est à dire une immersion lente, très contrôlée et progressive.

    Mais c’est tout à fait réalisable si vous compter lui faire faire plus souvent ce genre de tourisme, pour l’instant considéré comme « extrême » par Kloé…

    Jean Lessard, éducateur canin comportementaliste.
    Hôpital Vétérinaire Rive Sud
    Brossard

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