J’aime beaucoup la fête de l’Halloween. J’adore l’idée de me déguiser et de jouer à être quelqu’un d’autre. Sous l’anonymat du costume, je deviens une autre personne, celle que parfois je n’oserais jamais être.

Avec le chapeau et les tresses D'Anne, la maison aux pignons verts 🙂
J’abonde totalement dans le même sens que Nathalie Collard :Les enfants peuvent-ils fêter l’Halloween en paix ? Après tout, n’est-ce pas de cette façon que certains comédiens ont fait la découverte de leur profession ?
J’ai beau remonté très loin, chaque fois que j’ai eu à me déguiser, j’avais envie d’être une sorcière. Pourtant, je ne crois pas avoir jamais rêvé de changer aucun de mes amis ou connaissances en crapaud. À l’inverse cependant, j’avoue avoir déjà rêvé posséder les pouvoirs susceptibles de transformer un crapaud en prince charmant, mais ça c’est une autre histoire 🙂
Il va donc de soi que mes déguisements s’inspiraient davantage des gentilles sorcières (comme Samantha dans ma Sorcière bien aimée ou Jinny), mais il m’est arrivé également de jouer les sorcières plus traditionnelles avec cape, balai, chaudron et chapeau pointu, mais sans le furoncle et les poils disgracieux.
D’où me vient cette fascination pour les sorcières ? Je n’en sais rien. Au fil de ma carrière, j’ai fait des reportages sur le Wicca et sur la sorcellerie, j’ai fait des entrevues avec des sorcières (ou qui se prétendaient telle) qui m’ont expliqué la différence entre la Magie noire et la Magie blanche, je suis même devenue copine avec la comédienne Marie-Renée Patry, qui s’avoue franchement sorcière et qui opère même la charmante boutique Charme & Sortilège à Montréal avec sa chatte Laïla (c’est bien connu, toutes les sorcières sont un chat).

Charme & Sortilège, 4933, rue de Grandpré à Montréal
Il m’apparaît donc tout à fait normal que depuis des années, je rêve de visiter Salem au Massachussetts, communément appelé la Ville des sorcières.

À l'entrée de la ville, cette statue. Eh non, ce n'est pas une sorcière, c'est la statue du fondateur de Salem, Roger Conant.
La première fois que j’ai entendu le nom de cette ville, c’était au cours de la saison 1982-1983 du Théâtre du Trident de Québec. On y présentait la pièce Les Sorcières de Salem, traduction de The Crucible d’Arthur Miller. Bien qu’elle eut été démolie par la critique, cette pièce et surtout l’histoire qu’elle racontait, m’a profondément émue et m’a donné le goût de visiter, un jour, ce lieu mythique.
Ma rencontre avec Salem
Cette année, un voyage de presse m’a permis de faire une une une belle et longue tournée au Massachussetts au cours de laquelle j’ai pu me rendre à Salem. Malgré une température un peu maussade, je n’ai pas été déçue par cette jolie petite ville qui a joué un rôle important dans l’histoire américaine.
Fondée en 1626 par une société de pêcheurs, Salem est devenue, pendant la Guerre d’Indépendance, un repaire de corsaires puis elle s’est transformée en un port maritime des plus actifs pour le commerce avec l’Inde et la Chine. Une histoire merveilleusement racontée au National Park Service Regional Visitor Center . À quelques pas de là, le Peabody Essex Museum (PEM) , un des plus importants musées du monde, présente de merveilleux objets de partout dans le monde. Quelle est belle collection que l’on devrait à la passion des hommes à ramener des trophées et à celle des femmes à faire le ménage. En effet, il semblerait que ce Musée doive ses origines au fait que les femmes de marins en avaient assez de de ramasser toutes ces «traîneries» que leur mari rapportaient à la maison.
Pendant les quelques jours de notre séjour, nous avons logé au Hawthorne Hotel ainsi nommé en hommage à l’auteur Nathaniel Hawthorne, né à Salem en 1804.

Statue représentant l'auteur Nathaniel Hawthorne. Elle est située juste en face de l'hôtel.
Construit en 1920, cet hôtel a été entièrement rénové et choisi, en 1990, pour faire partie de la chaine Historic hotel of America.

Hôtel Hawthorne
Bien que vieillot, c’est un endroit charmant, mais c’est surtout le site idéal pour rayonner dans la ville puisqu’il n’est qu’à quelques minutes à pied des principales attractions. Quel plaisir de marcher dans ces rues et d’admirer cet ensemble de maisons et de manoirs cossus de l’Amérique Coloniale d’avant 1900.


Ce serait dans cette maison que les sorcières auraient été jugées
Le drame de Salem
Mais ce qui a surtout fait connaître Salem dans le monde, ce n’est pas son passé commercial, mais bien le procès des Sorcières de Salem qui s’y est tenu en 1692 et qui entraina la condamnation et l’exécution de 14 femmes accusées de sorcellerie. On aurait pu croire que la ville aurait voulu cacher ce drame, mais non bien au contraire, c’est en misant sur ce triste épisode que Salem attire les touristes.
Dans les rues, si on excepte une reproduction de Elizabeth Montgomery qui rappelle qu’elle est venue y tourner un épisode de Ma sorcière bien-aimée, aucune sorcière .
Du moins aucune qui ne corresponde à l’image folklorique que l’on a d’elles.
Par contre, de nombreuses boutiques Wicca dans lesquelles on trouve des huiles, des potions, des gris-gris, des tireuses de cartes, des déguisements, des livres, etc.
Comme je collectionne les décorations de Noël, j’ai passé deux jours à me chercher une jolie petite sorcière pour accrocher à mon sapin. Eh bien, je n’en ai trouvé aucune. Rien que des boules sur lesquelles est écrit SALEM, une sorcière moche, en broche, en laine ou en paille, mais aucune mignonne petite sorcière. Je n’en reviens pas encore !
Après une visite à la Maison aux sept pignons , une vieille demeure en bois de style Colonial, vaguement gothique, qui doit son nom et sa célébrité (des milliers de visiteurs s’y rendent chaque année) au roman de Hawthorne, The House of the Seven Gables écrit en 1852 et qui fustigeait les puritains de Salem qui étaient à l’origine de la folie collective qui a mené au drame. Cette maison qui compte bien sept pignons et de nombreuses pièces cachées, des escaliers camouflées serait la plus célèbre de toute la côte est américaine et l’une des plus connues aux Etats-Unis. On dit même qu’elle serait hantée. Désolée, mais je n’y ai rencontré aucun fantôme !

La Maison aux sept pignons aurait appartenu à la cousine de Hawthorne
Si cette visite est intéressante, j’ai préféré le Salem Witch Museum qui raconte comment un empoisonnement alimentaire combiné à l’ennui d’une adolescente à l’imagination fertile et aux contes d’une vieille esclave noire ont envoyé 14 femmes et 5 hommes à la potence, alors qu’un autre était broyé sous un poids et que trois sont décédés en prison. Je défie quiconque écoute cette histoire vraie de ne pas ressentir des frissons d’horreur.

Salem Witch Museum
Ce soir et demain, alors que les petits monstres frapperont à nos portes, des milliers de personnes, sorcières ou non, célébreront à Salem. Ce grand rassemblement est quelque chose à voir paraît-il. En tout cas la programmation me donne le goût d’y retourner en cette période.
Voici quelques autres images de Salem…

The Witch House
- La plaque commémorative marquant l’endroit où les femmes ont été pendues et brulées

Le cimetière où sont enterrés plusieurs des acteurs de ce drame (accusateurs, accusés, juges, etc)
WordPress:
J’aime chargement…